« Le principe des mobilisations citoyennes, rappelle Cécile Duflot présidente de Oxfam France, c’est la vie du corps social. Soit le corps social trouve les moyens de s’exprimer et il utilise ses canaux ; soit il est dans un moment où, de manière collective, il n’a plus trouvé les moyens de s’exprimer par les canaux classiques, et il invente (…) avec une intelligence fulgurante. »
Les mobilisations citoyennes d’aujourd’hui se développent en dehors des cadres institués, et selon des mouvements protéiformes décentralisés. Ils se caractérisent également par la pluralité et la diversité des revendications, où chaque individu aurait un rôle à jouer dans un ensemble. Pour Mathieu Labonne du mouvement Colibris, cette dynamique est inédite : « Précédemment, il y avait la tentation de se rassembler pour porter un projet commun. Mais ça ne marche pas très bien parce que chaque mouvement a sa raison d’être. Plutôt que de faire ça, on travaille beaucoup plus en mode « archipel », on crée des ponts avec les autres associations. On ne converge plus vers un projet commun, mais vers un champ lexical avec des valeurs d’écologie et de solidarité. C’est quelque chose de nouveau, de plus décentralisé. Comme dans une symphonie où tout le monde peut jouer sa partition. »