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L’économie solidaire n’est pas véritablement un concept, au sens kantien du terme, mais une notion, une généralisation non encore stabilisée de pratiques diverses. Pour que le terme d’économie solidaire devienne un concept heuristique, il convient de travailler les pratiques empiriques qu’il recouvre en sortant du cadre étroit de la socio-économie. Dans le cadre d’un travail de plus grande ampleur visant à utiliser des outils théoriques d’horizon diverse (sciences de la communication, théories de la justice, sciences politiques, etc.) l’objet de ce texte est de dresser une typologie de l’économie solidaire à partir d’un objets théorique encore peu utilisé dans ce domaine : l’approche
holiste du circuit économique.

Les associations peuvent-elles contribuer à l’émergence d’un espace public européen ? La question peut surprendre. D’une part, les esprits européens sont accaparés par le passage à l’Euro, d’autre part, l’association est souvent vue comme un acteur social pouvant lutter efficacement contre l’exclusion, plus rarement comme un des éléments moteurs de la démocratie. Pourtant, l’association est, au même titre qu’un parti, un acteur politique à part entière. Elle est un élément de contre-pouvoir, puisqu’elle se constitue souvent pour pallier certaines faiblesses de l’action étatique ou pour protester contre telle ou telle décision administrative. En d’autres termes, si l’on considère, comme Dominique Wolton (Wolton, 1993), que la communication politique est le vecteur du débat démocratique, les associations, par leurs critiques publiques, sont des animateurs de cette communication politique.