La démocratie, est-elle le prix à payer pour sauver la communication ? Ou, au contraire, faudrait-il moins ou mieux communiquer pour ne pas abîmer la démocratie ?

Nous avons longtemps (trop ?) pensé le rapport entre la démocratie et la communication comme un état idéal du fonctionnement de l’espace public : nous sommes tous des acteurs rationnels, parlant les uns aux autres, s’écoutant et construisant ainsi, par des mécanismes de consensus, des opinions pour fournir  une pensée politique. Pas de guerre, pas de marketing, pas d’information-spectacle, pas de fake, presque pas d’émotions dans ce monde parfait de représentations.

Non, Internet n’a pas tout changé. Internet n’est qu’un canal comme un autre, un outil. Ce qui change, par contre, ce sont nos pratiques. Les réseaux sociaux nous forment-ils à la démocratie ou la déforment-ils, imposant des points de vue au lieu de les valoriser ? Avons-nous toujours besoin de journalistes qui construisent l’information ou est-ce à nous d’apprendre à décoder et à contextualiser l’actualité ?

Ce qui diminue, c’est notre vigilance démocratique dans l’espace public. Les conséquences possibles ? Une « utopie de la communication » qui se transformerait en « idéologie de la transparence ». Communiquer deviendrait uniquement un moyen de s’adapter aux attentes des autres. Le risque aujourd’hui, c’est que les les médias se redéfinissent comme des prescriptions de comportements. L’espace public pourrait ressembler à une polyphonie de points de vue auto-suffisants.

Non, la démocratie n’est pas innée (j’allais dire « génétique »). Elle est un héritage, jamais totalement acquis. On peut suivre des dynamiques démocratiques. La démocratie s’apprend mais, parfois, elle peut s’oublier.

Voici nos constats et nos questionnements. Dans ce web-documentaire, nous apportons quelques éléments de réponse. Plusieurs thématiques et un fil rouge : comment faire pour communiquer tout en restant vigilants à l’égard des  fondements de nos démocraties ? Dans quelle mesure la communication solidaire – vrai laboratoire de pratiques éthiques et soucieuses de l’impact de la communication sur les publics – peut-elle apporter des solutions ?

Ce long format est le fruit d’un travail de plusieurs mois des étudiants du Master 2 Communication, humanitaire et solidarité de l’université Lyon 2, en collaboration avec Communication sans frontières. Les étudiant.es se sont réparti.es en équipes rédaction, vidéo, stratégie de communication digitale et mise en ligne. Ils ont été accompagnés par Dana Popescu-Jourdy, responsable du Master.